Lunar park
Voilà LE bouquin dont tout le monde parle depuis un mois!!
Bret Easton Ellis, auteur américain à la réputation sulfureuse depuis le très controversé American psychose, se lance dans un exercice nouveau des plus périlleux, la fiction autobiographique. D'un côté, il s'attaque au sujet qu'il semble maîtriser le mieux c'est-à-dire lui-même!! le personnage principal, Bret, décide après des nuits de débauche et d'errance, de redevenir un bon père de famille et de regagner la maison de sa femme, une célèbre actrice d'Hollywood (là l'auteur prend très clairement ses rêves pour la réalité!)...Pendant quelques pages, on se plaît à croire que Bret va réussir à mener une petite vie bourgeoise bien rangée, dans sa maison du Midland aux proportions démesurées entre son labrador, sa femme et ses enfants.
Mais sans prévenir, cette vie tranquille explose en plein vole et l'existence de Bret tourne au cauchemar éveillé. Entre fantastique et horreur, le livre prend cet aspect lunaire qui lui vaut si bien son titre. La peluche de sa fille se met à s'animer devenant un objet de destruction, le "héros" (qui dans le cas présent est plutôt est anti héros) recoit chaque nuit, à l'heure exacte de la mort de son père, un mail rempli de menace, la maison change de couleur et se décrepit peu à peu, un anonyme s'incruste dans les soirées de sa femme et tente de reproduire les meutres d'un personnage de fiction d'un ancien livre de Bret....tout çà sous les yeux incrédules de sa femme et de ses enfants, qui, bourrés d'antidépresseurs et de calmants, le prennent pour un malade de la pire espèce et s'éloignent peu à peu de lui
. Dans cette descente aux enfers sans fin où se côtoient l'horreur et la folie, le lecteur oscille entre le dégoût et l'envie de savoir comment le protagonisme va réussir à briser le cercle vicieux...On ne peut pas se détacher du livre qui force l'imaginaire aux pires élucubrations. Et même bien réveillé, on se retourne parfois pour vérifier qu'un monstre en peluche n'est pas en train de nous sauter dessus toutes griffes dehors...